Dimanche 7 septembre 2008 à 2:05

Qu'est-ce que...


Comme tous les jours, de plus en plus fréquemment, je rentrais dans ma chambre en balançant mon sac dans le coin de la pièce.
Mais aujourd'hui c'était différent, la surprise avait pris le dessus sur le réflexe.

- Mais qu'est-ce que...
- Qu'est-ce que je fais là ?

La fenêtre était grande ouverte, un courant d'air avait fermé la porte tandis que le claquement résonnait encore dans le couloir.

- Comment c'est possible, il n'y a personne d'autre ici...
- Tu n'es pas content de me voir ?

A vrai dire, je n'étais pas seulement content. Je crois que j'avais simplement besoin de la voir.
J'avais tellement de choses à lui dire, elle était partie sans même que je n'ai pu lui glisser un mot.
Sans même que je n'ai pu lui dire au revoir.

- Tu... tu m'as manquée.
- Je sais. Tu m'en veux ?

Oui, d'une certaine façon je lui en avais voulu d'être partie si vite. Je lui en avais voulu de m'avoir laissé seul, de m'avoir abandonné...
Mais je n'aurais jamais eu le courage de lui dire, surtout pas maintenant. Je ne voulais même pas comprendre comment c'était possible. Tout ce que je savais, c'est qu'elle était là, maintenant.

- Je voulais voir comment tu allais depuis la dernière fois.
- C'est pas toujours facile, mais je m'en sors.
- C'est pas l'impression que tu m'as donnée.

A quoi bon lui mentir, déjà à l'époque elle savait lire en moi comme dans un livre ouvert.
Ce jour là je m'étais effondré. La nouvelle m'avait anéanti. C'était allé si vite.

- Tu ne vas pas rester, hein.
- Non, en effet.

La vérité, c'est que je ne m'en étais jamais totalement remis. Chaque jour qui passait je retournais voir ce mur, où elles étaient gravées, nos initiales.
On avait pris l'habitude de retracer  assez souvent celles de l'autre pour ne pas qu'elles s'effacent.
Je continuais à renouveler les siennes le plus souvent possible, tandis que les miennes s'estompaient avec le temps.

- Je vais devoir y aller...
- Je te reverrais ?
- Je ne pense pas. Désolée...

Ses mots résonnaient dans ma tête. Ils me rappelaient trop ce souvenir que j'avais enfoui au plus profond de moi-même. Elle était repartie sans un mot, comme la dernière fois.


Je relevais les yeux du sol. La fenêtre était fermée, la porte ouverte.
Ça ne devait être qu'un rêve... c'était tellement bon de la revoir, même si ce n'était qu'à partir de fragments de mes souvenirs. J'étais content de savoir qu'ils étaient restés plus ou moins intacts, même si sa voix s'était plutôt affaiblie.

Je réalisais que je tenais alors une feuille de brouillon pliée en quatre dans ma main. Quelques mots étaient griffonnés à la va-vite. L'écriture n'était pas la mienne.

- Quoi qu'il arrive, je serais là maintenant. -
- A te surveiller, du coin de l'oeil, il est temps que tu te reprennes en main, Na' ! -


Ce soir je suis retourné à ce fameux mur.
Il a été repeint depuis. Les initiales ?
Elles sont toujours là.

Jeudi 4 septembre 2008 à 17:29

Respire nath', t'en as besoin...


Take a breath...
- Don't you think she could change us ?
- Maybe... but it's too late.
The harsh reality is that i'm definitely alone.


Changer. Ça représentait à la fois si peu et tellement de choses pour moi.
Peut-être qu'après tout je cherchais simplement à me débarrasser de tout ça.

Faire une croix sur ce que je trainais derrière moi, parce que rien de tout ça ne m'interessait.
C'était une sorte de fardeau, un boulet à traîner, accroché à ma cheville depuis que j'avais l'âge de raisonner, depuis que j'avais l'âge de me souvenir de ce qu'on me disait, de ce que je faisais.

Mais depuis peu j'ai appris à ignorer tout ça, j'ai appris à continuer sans ça. Quelque part, ça sera toujours là, dans un coin de ma tête, ce souvenir qui ne me rappelle rien, ce souvenir qui m'a façonné au cours des ans.
J'ignore si ça a pu avoir un quelconque rapport avec l'attitude que j'adoptais pendant des années, ce que je sais aujourd'hui c'est que je dois ce que je suis à ceux qui m'ont entouré, que j'ai su prendre le bon comme le mauvais, avec des hauts et des bas bien entendu, comme tout le monde pour sûr.

Aujourd'hui je pense vraiment être celui qui disait s'être enfoncé la tête dans l'eau et en être ressorti " "plus mûr" ou simplement "un peu moins con" ".
Je n'assimile pas ça à un changement, mais plutôt à une évolution, paraître un peu sûr de soi alors qu'au fond on ne l'a jamais été moins.

Non, ce n'est pas non plus pour cette raison que je me donne tant de mal à aider les autres, ça je crois juste que j'essaie de compenser l'aide que je n'ai pas eu dans les moments où j'en avais eu le plus besoin, ça remonte à tellement longtemps maintenant.
Mais aujourd'hui je pense que ça fait parti de moi, juste être là pour les autres, leur filer un coup de main quand ils en ont besoin, parce que je fais parti de ceux qui osent croire que la présence seule d'une personne peut suffir à égayer un petit bout de journée.


Aujourd'hui je pense m'être fait une petite place dans ma propre vie.
Je n'y croyais plus vraiment, c'est allé si vite...


Mardi 2 septembre 2008 à 17:31

Rentrée...


wait me, just a little more...
wait me, i just want to tell her...
nice to meet you again, miss.


Revenu au lycée, les mains dans les poches. Sous la pluie, en chemise. J'ai pas changé en fin de compte.
J'avais raison. Je paye aujourd'hui le prix de l'année passée à enchaîner conneries sur conneries.
Bon, je ne sais pas comment prendre sa réaction, mais quoi qu'il en soit la mienne ne m'a pas plu.

A vrai dire, après avoir vu la nouvelle, j'étais à la limite du "rien à carrer". Et c'est peut-être l'occasion de bosser un peu pendant l'année maintenant.
J'ai donné l'impression comme je le voulais du gars qui fait genre qu'il s'en fout alors que non, alors qu'en fait la réalité c'est que je m'en fiche un peu.
Pour sûr j'aurais aimé que ce soit différent, mais à quoi bon ?

Maintenant c'est une nouvelle année qui commence, je retrouve pas mal de têtes déjà connues, je sens d'ici le remake de l'année dernière, je vais me poser à l'écart, mais plus seul que jamais maintenant.

-Tranquilité, me voici !-

Ou pas. Je vais devoir commencer à mettre les choses au point, mieux vaut tard que jamais il disait.
Et si c'est pas avec eux autant que je commence avec elle. Son comportement m'avait énervé au plus haut point l'année dernière, mais j'ai toujours fermé ma gueule, habitué en fait.

-Être con et trop naïf, s'en était presque une devise.-

Mais aujourd'hui plus que jamais j'aspire à une année paisible sans prise de tête, quitte à ce qu'on m'oublie un peu.
Ni devant ni derrière. Juste là, entre les deux, juste là, pour ceux qui veulent.


On verra bien ce que ça donnera,
Au moins j'ai arrêté de croire que je pouvais voler. Toujours ça de pris.

Lundi 1er septembre 2008 à 22:03

Demain, nouvel envol.


J'ai cherché à me persuader que cette année serait différente des autres, aujourd'hui plus proche que jamais je cherche seulement à en découdre avec un passé chaotique, être simplement un gars lambda qu'on vient voir pour autre chose que ses talents en math'.

Je n'y crois déjà plus.
La réalité est tellement décalée avec ce que je veux en faire, je ne demande pas non plus la lune, je cherche juste à abandonner quelques traits de ma personnalité...

Maintenant c'est aussi l'occasion de voir si je suis capable de garder les liens qui m'ont été donnés au cours de l'année précédente.
En réalité... je n'en demande pas moins. Malgré ma furieuse tendance à tout abandonner du jour au lendemain, je m'attache peut-être un peu trop aux gens... un peu trop facilement.

En fin de compte, la journée de demain ne sera peut-être pas tellement différente des autres. Je m'amènerais habillé simplement d'une de mes chemises blanches avec un pantalon noir, mes écouteurs dans les oreilles, des rêves plein la tête, et simplement une désillusion à l'arrivée.


Pourquoi serait-ce différent ?
Ça ne l'a jamais été. Alors pourquoi maintenant ?


Dimanche 31 août 2008 à 19:31

Se sentir différent...


Différent ?
C'est quoi en fin de compte? Juste l'impression de ne plus correspondre à ce que les autres attendaient de nous, être différent du rôle qui nous avait été attribué ?

Alors oui, je me sens différent. Différent de la personne que les autres s'attendaient à voir depuis quelques jours déjà.
Je ne sais pas comment je m'en suis rendu là, tout ce que je sais, c'est que j'y suis arrivé.

Je consacre un peu plus de temps à des personnes qui n'en attendaient pas de ma part, et beaucoup moins à d'autres qui aujourd'hui ne me ressemblent plus comme avant.
Je commence juste à faire la part des choses, je me recentre désormais sur les choses les plus importantes, c'est tout.

Je ne sais pas comment appeler ça, je ne sais pas comment réagir, ce que je sais c'est qu'il m'est arrivé d'avoir un comportement vraiment minable, égoïste au possible comme je les déteste tant.
Ce que j'ai toujours voulu contrôler, c'était moi-même, ma tendance à tout rapporter à ma propre personne.

-Moi je - moi je - moi je.-
-Moi je me fais peur des fois.-

Hier soir a été une vraie débâcle. Je voulais savoir ce qu'il en était, mais c'est pas à moi d'imposer ce genre de...
Enfin voilà.
Pour l'instant je vais juste chercher à rester moi-même, en m'imposant quelques restrictions.
Et à vrai dire, ça ne changera pas de d'habitude. Je vais juste chercher à me faire oublier un peu.
Parce qu'en fin de compte, je crois que l'isolement n'était véritablement pas la meilleure solution à prendre pour avoir un peu de tranquilité.
Je ne chercherais pas non plus à me fondre dans la masse, je vais juste chercher un juste milieu.

J'essaierais de faire abstractions de mes ressentiments pour changer, ne plus m'occuper comme avant de mes doutes et de mes questions, je laisserais juste le temps faire les choses, et je réagirais en conséquence.

Avec ça des questions sont néanmoins venues se poser.
La principale étant ce que je suis pour les autres. A défaut de trouver ma place dans ma propre vie j'essaie au moins d'en trouver une dans celle des autres.
Et je ne sais que trop vaguement où ça mène.

-T'es un pote, qu'est-ce tu viens me prendre la tête avec tes questions à la con ce soir ?-
-Je te considère comme mon meilleur ami, t'as été là pour moi plus que les autres ne l'étaient.-
-T'es un mec génial. Je réponds à ta question là ?-
-T'es Nat'. Et si tu allais prendre l'air un peu, non ?-

[...]

Oui, non, j'en sais rien.
Enfin de compte ça ne m'avance pas tant que ça. Je ne recherche pas plus, je ne recherche pas moins.
Je ne sais juste pas ce que je veux.


Peut-être qu'en fin de compte je devrais en faire une priorité hein.
Savoir ce que je veux...

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