Mardi 17 novembre 2009 à 20:04

Vide

Le ciel s'assombrit. Le vent se lève.
Elle se les imagine encore, juste une dernière fois.

Ces derniers mots. Ses derniers mots.


Elle a passé ses dernières journées à y penser. A y réfléchir. Ses nuits, à y rêver. Maintenant qu'elle y est, elle ne trouve plus le vide si attirant. Elle regrette, trouve ça dommage. Elle s'assied. sur le rebord, jette un caillou de ses pieds. Le regarder chuter. L'entend finalement s'abattre sur le sol. Puis plus rien. Le silence. Elle bascule sa tête, d'avant en arrière, espérant vainement trouver une quelconque réponse à tout ça. Elle se repasse ces dernières heures en tête. S'approche à nouveau du vide. A nouveau fascinée par une possible fin, un brutal arrêt de cette douleur qui la ronge. Lui, il n'en aurait rien à faire. Il lui a dit, avant de la quitter. Il lui voulait du mal. Elle, juste le savoir heureux. Si c'était la réponse, la dernière, qu'elle pouvait lui apporter, elle le ferait. Elle ressent chaque pulsation, comme si chacune d'entre-elle était la dernière. Ressent la peur s'engouffrer dans ses poumons. La mort, ne lui fait pas peur. La mort, ne lui fait plus peur. Elle regrette, trouve ça dommage. Elle se sent partir, de plus en plus, de jour en jour. Ce ne sera plus que l'aboutissement de tout ça. Ces souffrances. Ses souffrances, à elle. Quant aux autres, ce n'est plus important. Elle les hait. Tous, autant qu'ils sont. Une tempête d'émotions qui rugit sous son crâne. De la haine, à l'état pur. De la haine, qui manipule maintenant chacun de ses actes, chacune de ses pensées. De la haine, qui l'effraie quand même encore un peu. Elle s'interroge. Et maintenant ? Elle se retourne. Jette un dernier regard en arrière. Inspire une dernière fois. Une grande bouffée d'air. Rien qu'une dernière. Elle s'avance. Des larmes commencent à se dessiner sur son visage. Elle sent que son corps ne lui répond plus vraiment. La sensation de ne plus rien contrôler s'amplifie. Elle ne maîtrise plus rien. Absolument rien. Pendant ce quart de seconde où tout flotte, elle se rend compte qu'elle n'a jamais voulu ça. Mais il est déjà trop tard. Elle regrette, trouve ça dommage. Revoit ces visages. Entend ces paroles. Elle se sent happée par les évènements. Et vole. Elle se sent toute légère, maintenant vidée de ses émotions. Puis s'écrase, un bruit sourd. Juste à côté du caillou de tout à l'heure. Son corps, vide de vie, ne bouge plus. Ne posera plus problème. Elle non plus. Elle s'était faite la promesse de ne jamais craquer. De toujours tout prendre avec le sourire. Se croyait capable de tout surmonter. Sa tête, pliée vers l'arrière, témoignera du contraire. Ses yeux, encore ouverts. Une dernière lueur d'incertitude les habite encore. Et maintenant...


Qu'est-ce que je fais ?

Vendredi 18 septembre 2009 à 10:44

Danser encore.


"Où vas-tu?
- J'en sais rien."


Plus qu'une heure. Qu'une seule. Et tout s'arrêtera.
Je ne sais pas... C'est pas que je n'ai plus peur, mais à force d'y penser, d'y réfléchir, je crois que j'ai réussi à me détacher de tout ça. Je perds pied, peu à peu.
Envie de tout envoyer en l'air. Se moquer de tout. Vouloir y croire.




"Bon courage à toi, N."

Je veux garder l'envie. De continuer. Mais la vérité c'est que...
Je suis plus si sûr que ça. Des questions. Trop de questions. Est-ce que tout ira bien ? Est-ce que ça fera une différence ?
Est-ce que moi, j'ai jamais la différence ?
Je veux croire que oui, parce que sinon, ça vaut pas le coup de continuer. Ma vie n'a de valeur que ce que les autres veulent bien lui en donner, tu sais.

"Heureux ?
- J'en sais rien.
- Malheureux ?
- J'en sais rien."

Je ne veux pas penser à la suite. Je veux juste profiter du moment présent, parce que le futur me fait peur.
Si seulement il y avait un futur. J'en ai besoin. Je me fous vraiment de ce qu'il y aura, je veux juste... Continuer,

"Alors quoi ?
- Je veux juste..."

Je veux garder espoir. Que tout n'est pas perdu. Que j'ai encore un rôle à jouer. Que je peux encore faire quelque chose.
Je veux garder la force de pouvoir continuer.

Vivre, encore un peu.


 
"Danser encore."

Jeudi 13 août 2009 à 4:36

Essayer.


Arrêter d'essayer pour les autres.
Vivre simplement pour soi.


Je vais bien. Je crois.
Enfin...non. J'en sais rien. Vraiment, j'en sais foutrement rien. Je ne parviens pas à mettre les mots dessus. Quoi qu'il en soit, je n'ai plus envie de "recommencer". Je fais avec, tout "simplement". Je passe pas mal de temps avec C' en ce moment. Je réapprends à l'écouter, lui, sa vie, son Elle à lui. Je préfère me concentrer sur autre chose, j'ai décidé de laisser couler, d'en faire des souvenirs.

Je ressors la tête de l'eau. Peu à peu.

A côté de ça, A' décide à sa façon de me faire remonter la pente. C'est assez... amusant. Même si je ne suis pas franchement d'accord avec le principe, ça nous permet de re-déconner comme avant. Je ne lui ai jamais dit, mais c'est le frangin que j'ai jamais eu. Celui qui est là, qui t'écoute. Tout le temps. Sur qui tu peux compter.

"T'imagines j'appelle mon gosse Nathan? "Viens Nathan, on va voir Tonton Nathan !"
- Ah. C'est vrai, ça serait... con."
 
Ah, et les problèmes des autres sont redevenus les miens. Comme avant. Ça peut paraître étrange, mais je me sens... rassuré. En quelque sorte. Si ça ne permet pas de me pencher sur autre chose, je me retrouve, moi, comme avant. C'est ce que je voulais. Vraiment. Je ne veux plus changer.

J'essaie de les aider comme je peux. Pas pour me sentir mieux finalement, mais vraiment pour aider. Si moi je n'y arrive pas, je veux au moins qu'eux réussissent.
Malgré cela, j'ai raté récemment. Je me suis attiré des ennuis. Je lui ai attiré des ennuis. Il le sait. Il s'en est rendu compte, il me l'a dit. Mais il a rit. Bêtement, mais il a rit.
C'était S'. On la suspecte de s'intéresser à moi plus que de raison. C'est assez gênant, vu que mon boulot était de la lancer dans les bras de C'. Fais chier.
Mais, ça m'a permis de retourner sur terre. Me rendre compte à quel point c'est bête, que ma vie n'est finalement pas pire que les autres. Elle est juste... comme les autres, en fin de compte.

Relativiser.

Alors en fin de compte, je pense que oui, ça va.
 



Oui, je vais bien.

Lundi 10 août 2009 à 3:32

Insane.


Une seconde. Deux minutes. Trois heures.
J'ai peur.


"Je les entends, tout autour de moi. Rire, parler, pleurer, se moquer. De moi. Je me fais de la peine moi-même. J'aimerais me secouer, me dire de bouger, que remuer le couteau dans la plaie ne servira à rien. Mais non. Rien n'y fait. J'ai une nouvelle fois prouvé ce dont j'étais capable. Faire disparaître tous ceux qui m'auraient permis de sortir de là.
- Pourquoi ?
- Je peux pas. J'y arrive pas. Je ne sais pas comment faire. J'ai essayé. Mais je rate. A chaque fois.
- Est-ce ce que tu veux vraiment ?
- Oui, bien sûr. Enfin... je crois. J'en sais rien. Peut-être pas. Je veux dire, ils me permettent d'aller mieux. Mais j'ai peur.
- De?
- De m'impliquer. J'ai peur de m'impliquer. Je préfère rester distant avec eux. C'est mieux comme ça.
- Mais pourquoi ?
- Parce que j'ai peur de moi. Peur qu'ils... qu'ils aient peur de moi, eux aussi. Et ça me fait mal. Alors vient un moment où tout s'arrête. Où j'arrête tout.
- Quand ?
- Quand je sens que je commence à devenir dépendant. J'ai peur d'avoir mal. Peur que tout s'arrête.
- Alors... tu arrêtes tout ?
- Oui. Avant qu'il ne soit trop tard. Avant que... avant que ça ne m'affecte.
- Et eux ?
- Je ne voulais pas. Je suis un monstre.
- Nathan ?
- Je suis un monstre."


 
1/7

Samedi 11 juillet 2009 à 2:13

J'ai besoin d'air.


Le téléphone sonne, encore.
Il y a des soirs où décrocher n'est pas facile. C'en était encore un.


Il pleut. Il n'est pas encore 1 heure du matin. Il est parti la rejoindre. Mon téléphone sonne, la pluie s'arrête.

"C'est elle.
-Tu devrais répondre."

[..]

"Alors?
-Rien de neuf, tout va bien, elle est avec sa meilleure amie.
-Et toi?"

Moi ?
J'ai arrêté de me demander si j'allais bien depuis quelques temps déjà. C'est aussi un peu pour ça que je suis là maintenant. Je ne serais pas venu si tout allait bien, ni même si tout allait mal. J'ai juste eu besoin de penser à autre chose.

"Je vais bien, comme d'hab'.
-Justement, comme d'habitude?
-Hein?
-Laisse tomber."

Moi ce que je vois, c'est que je ne peux plus faire comme si de rien n'était, chaque fois que je les vois, j'y pense, et si je ne suis pas avec eux, j'y pense aussi.
Alors irrémédiablement, je me rends bien compte que ça ne va pas. Mais je fais comme si. Parce que c'est tellement plus facile de ne pas y faire face.

"Désolée Nat', je vais te laisser, je devais...
-Bonne nuit.
-...déjà rentrer il y a une heure. Bonne nuit à toi aussi."

Elle est partie. La pluie a repris. Je suis à une bonne heure de marche de chez moi, et aucun bus jusqu'à demain matin.
Je suis parti m'abriter aux docks en attendant que ça se calme, en attendant que je me calme.

"Tu sais, j'y arrive plus. Tu dois bien t'en rendre compte, non..?
Regarde ce que je fais, regarde ce que je deviens. J'ai besoin d'autre chose que de ta voix, j'ai besoin de te voir, de te sentir, de te toucher..."

J'ai besoin de plus.
Le téléphone vibre. Il me demande où je suis. Je laisse couler, je n'ai plus envie de m'occuper des autres, je ne peux plus m'y intéresser, plus comme avant.
Le fait est que si je sors autant, c'est uniquement pour ne pas me laisser envahir par mes pensées, j'ai besoin de m'évader.


Je pensais pouvoir oublier ce manque, cette douleur,
Mais chaque goutte qui tombe me fait mal.



Home, Sweet Home

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