Trente-Sixième Page.

Jeudi 8 avril 2010 à 21:30

Réveil


" Nate, merde... T'aurais pu l'éteindre.
- Allo ? "

Un nouveau tournant. Encore un, oui je sais : on n'arrête pas, en ce moment. C'était juste histoire de confirmer l'une de mes pensées, et voilà que je me rapproche encore un peu plus de mon propre chemin.

Et voilà que je m'éloigne encore un peu plus de son propre chemin. 

On est déjà jeudi. Tu sais ce que ça veut dire ? Que dans un peu plus d'une semaine, tout sera terminé. Je retournerai chez moi, je retrouverai le temps de penser. D'écrire, de lire, de bouger.
De me torturer encore un peu plus. Je dois t'avouer que ce départ avait quelque chose de... salvateur : je n'ai plus le temps de penser à moi, à ce qui ne va pas. Je ne peux plus que me focaliser sur ce qui va, ou d'arranger ce qui pourrait aller mieux. Et c'est pas peu dire.

" Et toi alors, t'en es où !?
- Ça te regarde pas. "

Je lui mens comme je respire. Simplement parce que je n'en suis pas. Je pourrais être bien, recommencer. Mais j'en ai pas envie, tout simplement. C'est bizarre, hein ? N'importe qui aurait pu tourner la page, depuis le temps. Mais moi, j'y arrive toujours pas.
C'est mon problème, ça m'a toujours fait ça. Sauf que, d'habitude, je suis bien plus doué que ça. Je prévois, et je m'en vais. Je quitte tout, je plaque tout. Je ne laisse plus rien, et je parais être le pire des connards.

Mais on s'en fout, parce que le lendemain : tout le monde va mieux.

Le poids des mots, tu te rappelles ? J'aime à croire que je m'en tire pas trop mal, avec eux. C' pourrait te le dire, je suis capable d'en faire ce que je veux. De la manipulation à l'état brut, mais pourtant si transparente.
Pourtant j'y arrive pas. Pas avec elle, je sais pas pourquoi. Enfin, si...
Peut-être.


Ça va faire deux mois.

(Et je reste l'esclave de mes sentiments.)

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Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...
Peut-être que...

...

Peut-être que non.
 
 

Amnésie.

Trente-Cinquième Page.

Jeudi 8 avril 2010 à 14:33

Don't Stop !


" T'es comme Nathan, en fait : dès que tout va bien, vous vous barrez !
- Laisse-moi passer, s'il te plaît... "

Alors ? Alors je suis resté. Il n'y avait pas de raison, aucune. C'était juste... moi, une impression. L'une de celle que l'Autre était capable de susciter en moi.
L'une de celle que l'Autre m'a laissée, malgré moi.

Fait chier.

Tu sais ce qu'il s'est passé ? C'était l'expression de sentiments la plus belle et la plus forte que je n'ai jamais vue auparavant. A vrai dire, c'était la seule à ma mémoire qui ait pu me faire changer d'avis.

Et L' a réussi.

J'ai mal, tellement mal. De l'avoir vue comme ça, comme une gamine à qui on aurait dit qu'elle ne reverrait jamais plus son chat. 
Elle s'est dressée entre sa porte et moi, avec son air de... Avec un air de jamais vu.

" Je te promets, Nate, je te promets que si tu t'en vas...
- Je reste. "

Je... J'ai l'impression de me tromper à chacun de mes choix, en ce moment. J'en ai marre, je suis fatigué. J'aimerais vraiment oublier cette dernière année, et tirer un trait sur tout ce qu'elle m'a apporté.
Il n'y a rien eu de bon, et... Et j'ai vraiment le sentiment de te dire ça avec tout le recul du monde, tu sais ? 

" J'aimerais lui envoyer une lettre, lui dire que je l'oublie pas.
- Fais-le alors, non ? "

Et comment le prendrait-elle ? Je n'en sais rien. Est-ce que ça vaut le coup ? Lui dire que je ne l'ai pas oubliée. Qu'elle me manque aussi, un peu.
Parfois.

Souvent.

J'ai toujours aussi peur. Je sais très bien que je ne suis plus à l'abri de retomber dans ce cercle vicieux.
Je ne l'ai même jamais été, et L' le sait. Elle a beau jouer au même jeu que moi quand j'étais encore là-bas, je sais qu'Elle s'inquiète. Même si rien n'a jamais été clair ou même explicitement dit...


J'ai peur de choisir, ou plutôt...

(J'ai peur de ne pas savoir choisir.)

Amnésie.

Trente-Quatrième Page.

Mardi 6 avril 2010 à 0:15

 Stop !


" Ton portable sonne depuis tout à l'heure, faudrait peut-être que tu répondes...
- Laisse. Tu les as rangés où tes œufs ? "

Et de 4. Mes murs commencent à peine à me manquer. Je ne suis peut-être plus chez moi, mais j'ai pourtant l'impression d'y vivre, en ce moment.
C'est calme et reposant à la fois, je n'ai vraiment pas envie de retrouver ma vie d'avant.

" 13h en bas de chez L' ?
- 13H30, tu viens de me réveiller. "

Je l'ai laissée pour partir avec A'. Histoire de voir un peu ailleurs si j'y étais. Histoire de la laisser respirer, sans moi.
Je lui ai rien dit, mais le revoir après tant de temps, c'était bon.

Une partie de moi-même qui se rendort.

Retour en fin de soirée. Ce n'est qu'après avoir remis la main sur mon téléphone que mon cœur a décroché.

Y'a des fois, j'aimerais faire table rase du passé.

Alors je pourrais recommencer toutes mes conneries sans me soucier des conséquences. Je pourrais ne plus voir le mal partout, juste parce qu'une personne m'a appris le Doute.
Alors seulement je pourrais apprécier la vie. 

Alors seulement je vivrais, comme avant.

Un nouveau pas en arrière, néanmoins. Je ne me prends plus la tête, je ne cherche plus la vérité dans le mensonge. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, je m'en fiche.
Je préfère vivre aveuglément, dans l'illusion s'il le faut.

" Les ignorants sont bénis. "

T' m'a cramé. Je me suis vraiment foiré, sur ce coup-là. Il m'en a proposée une, sachant que je répondrais non... Si je n'avais pas dit oui.
Tant pis, une de plus.


Finalement, je ne devrais peut-être plus me cacher.

(C'est un peu n'importe quoi, ce soir.)

Amnésie.

Trente-Troisième Page.

Lundi 5 avril 2010 à 1:41

Faux-semblants.


" Me dis pas que tu t'es encore rebarré là-bas.
- Bon bah j'te l'dis pas, alors. "

Ça fait 3 jours. J'ai juste besoin de souffler, de prendre de nouveaux repères.
C'est pas facile, surtout quand les seuls qui peuvent te faire chanceler retrouvent encore le chemin de ton propre cœur à travers tout ce bordel que tu avais pourtant pris soin de laisser derrière toi.

" Peut-être que finalement...
- Arrête ça. "

J'avais vraiment l'impression d'avoir réussi, cette fois. J'étais loin, très loin.
Je pensais que j'oublierais, que ce n'était qu'une question de temps.

Et il a fallu qu'Il revienne.
Et il a fallu qu'Elle revienne.

Alors... Me serais-je-trompé ? J'aimerais...
Remarque, j'en sais rien. J'ai ce poison qui coule dans mes veines, qui m'oblige à ne jamais me retourner.

J'ai cette maladie que l'on appelle l'altruisme.

Lui tourner le dos, c'est ne plus être moi. Mais si je persévère sur cette voie, je crois que je ne tiendrai pas plus longtemps.

" J'ai eu l'occasion de vous lire tous les deux...
- Je sais, j'en suis arrivé aux mêmes conclusions. "

Ça coulait de sources. Ces références... Ce qui prétendait être, et ce qui n'était pas. 
Et ce qui était.
Ça n'a pas de sens ? Ça en aura, pour celle ou celui qui se sentira concerné par mes mots.

Je sais.

Alors je ne parle plus tout seul, pas vrai ? Qu'est-ce que ça change...
Parce qu'aucun d'entre-nous n'aura jamais plus le courage de s'avancer, de se sortir du rang,

De dire : "moi je".

Les jours sont comptés. Je n'ai pas arrêté, depuis que je suis rentré. Ça me fait peut-être, sûrement même, plus de mal que de bien mais... 

Mais c'est bientôt fini.

Il est hors de question de refaire l'avenir de mon passé. Je n'en veux plus. Je veux avancer, aller loin devant.
Recommencer, parce que celui-ci ne m'apportera jamais plus rien de bon.

On a essayé, et réessayé.

On n'y est pas arrivés. Ça ne sert à rien de se faire du mal plus longtemps, C' elle-même avait su le reconnaître.
Je préfère encore me morfondre derrière mon écharpe plutôt que de devoir à nouveau décrocher. 

" J'ai mal pour toi, jeune Loup. "

Je lui ai répondu, à Lui. Lui dire que je serai là, maintenant. Je voulais qu'il le sache. Je voulais lui dire, pour qu'enfin nous soyons quittes.

" Cette situation te frustre, pas vrai ?
- BIEN SÛR QUE JE SUIS FRUSTRÉ ! J'en peux plus, vieux... J'en peux plus."

Et L' qui dort paisiblement. Juste sous mes yeux.
L' qui semble vivre à mille lieux du monde que j'apporte à ses bras.


Je sais plus quoi faire.

(J'ai peur.)

Amnésie.

Trente-Deuxième Page.

Samedi 3 avril 2010 à 22:13

Faire semblant d'exister.


" Et toi, qu'est-ce que tu comptes faire vis-à-vis de moi ?
- C'est moi qui nous ai foutus dans cette merde. Alors... "

C'était mon annif', hier. J'en avais rien à foutre, et tu en veux une preuve ? Personne ne le savait.
J'ai passé ma journée avec Eux, mon téléphone n'avait encore sonné qu'une seule fois.

" J'y arrive plus. J'ai essayé de t'en vouloir, mais... Reviens, s'il-te-plaît ! J'ai besoin de toi... "

J'étais mort. Physiquement, ce que j'imposais à mon corps depuis des mois, il ne le supportait plus. Je suis tombé 2 fois au sol de fatigue, et c'étaient les premières fois de ma vie.
Et tu crois que c'est pas possible ? 

" T'as eu des nouvelles de Lui ?
- Non. Pas encore... "

Maintenant, oui. Est-ce que je lui dirai ? Je ne sais pas encore. J'ai envie, j'ai besoin de détacher ma vie de la sienne.
De me détacher d'Elle, encore. Alors... Alors non, je ne lui dirai pas.

Il est revenu vers moi, après tout ce que j'ai fait. Et ce n'est pas Lui non plus qui m'a laissé tomber mais...

Mais c'était moi, merde !

Des gens comme Lui. Ce sont les plus importants, aujourd'hui. 
Ils ne restent plus qu'Eux. Et moi, dans tout ça ?

Je deviens aveugle. Je dis rien, je laisse aller. Et mes temps de répis sont de plus en plus courts. Je sais pas encore comment ça va se finir, je commence juste à m'inquiéter.
Parce que ce ne sont plus que des "black-outs", mais j'ai aussi l'impression que ma tête va exploser.


Je voudrais tout oublier, aller bien...

(Aller mieux.)

Amnésie.

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