Dimanche 18 avril 2010 à 18:51

Comme avant.


" Pile, j'y vais. Face...
- Face et je te casse les doigts un par un jusqu'à temps que tu y ailles, Na'. "

C'était le dernier jour, aujourd'hui. Celui qui sonne le glas de cette transition baclée, ratée... Un échec si parfait.
Les images se font redondantes, les crises se multiplient. J'avais un objectif, un seul. Et j'ai pas été foutu de l'atteindre, ni même de l'effleurer du doigt.

Je voulais juste me sentir moins seul.

Régler ce différent avec Eux, ne plus me sentir de trop dans ma propre vie. C'est crevant, à la longue. Un petit coup de blues qui dure et s'éternise depuis que je suis revenu. Je n'ai jamais vraiment su m'en débarasser...
C'est peut-être ça mon problème, je devrais vivre avec, comme tout le monde.


Comme avant.

(Merde.)

Samedi 17 avril 2010 à 4:11

Syndrome. 
 

" J'suis à ta porte...
- Tu comptais me le dire quand ? "
 
La nuit se termine, et rien ne va plus. Des images plein la tête. ses images à Elle.
Le genre de souvenirs que tu préférerais oublier, parce que le plus le temps passe, et plus ils deviennent douloureux.
 
" J'attendais de pouvoir sentir l'odeur de ton cappu'.
- J'aime pas le café. "
 
L'Autre m'a demandé d'attendre, de voir ce que le destin traîne encore dans ses poches pour moi. Je sais très bien ce qu'Elle a voulu dire : depuis le temps, je peux prétendre la connaître aussi bien qu'Elle prétendrait me connaître, moi.
Mais plus les jours passent, et mieux je vais. Et plus les jours passent, et plus j'espère entendre sa voix, celle qui manque cruellement à ma vie.
 
" T'as raison, j'ai dû me gourer de porte alors !
- T'es con : rentre. "
 
Ces quelques mots qu'Elle a laissés... J'ai osé me sentir concerné. Dans le pire des cas, même si je n'y étais pour rien, ça : ça ne change rien.
Parce que je continue encore à m'inquiéter, parce que je n'ai su l'oublier.
J'aurais aimé, pourtant.
 
" J'avais... juste besoin de parler.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Na' ? "
 
La' voulait me voir, demain. Avec son Lui. Je me suis défilé, j'avais pas le cran de les affronter tous les deux, ensemble.
Cette situation devient chaque jour de plus en plus semblable à celle de C', S' et moi. Je ne veux pas d'un deuxième opus de ce genre, je ne veux pas non plus d'un énième chapitre sur le premier : je veux juste écrire un nouveau bouquin.
 
" Je suis un monstre.
- Nan, bien sûr que non. T'es juste humain, t'es juste... toi ? "
 
Je lui ai tout dit, à La'. Je lui ai dit qui j'étais, ce que j'avais fait. Sans chercher à me défendre, tu sais ? J'ai juste... Je lui ai juste raconté l'histoire. Que le nombre de personnes que j'avais trahi juste pour me sentir bien, j'avais pas encore eu le cran de le compter.
Depuis, elle a pris peur, je crois.
 
Plus de nouvelles.
 
J'ai envie de décrocher. De tout envoyer valser, faire table rase. J'me sens crade, sale. J'ai été dégueulasse. Tout envoyer en l'air. Triste, un peu quand même.
J'me trouve corrompu jusqu'à l'os. Et le pire dans tout ça ?
 
 
C'est que demain j'irai mieux.
 
(Demain j'aurai oublié.)

Vendredi 16 avril 2010 à 21:22

Un air de déjà-vu


" J'ai besoin de savoir ce que t'as derrière la tête, Nate.
- Rien, t'en fais pas. Franchement, ça vaut pas le coup de t'inquiéter... "

Ça recommence. Encore une fois, les sentiments en moins. Seulement, j'ai beau me battre pour Eux, je sais cette fois-ci que c'est couru d'avance.
Je me suis senti mal toute la journée. Ça m'a bouffé, ça m'a rongé de l'intérieur. J'avais beau tout avoir essayé, je n'ai pas le réel sentiment d'avoir pu changer quoi que ce soit.

" C' m'a racontée ce qu'il s'est passé, entre vous deux. Je crois que je te dois une vérité, maintenant.
- Non, ça c'est seulement si tu le veux. "

La' s'est confiée. Je n'ai pas eu le cran de lui dire que son Lui à Elle l'avait trahie. Que je savais déjà tout, alors qu'Elle lui avait pourtant interdit comme Elle me l'a à moi-même défendu.

" Dis-le lui.
- Je suis qui pour faire ça ? Y a encore deux semaines j'étais personne pour Eux ! "

Ce passage de l'histoire m'effraie encore un peu. Sans doute parce que la dernière fois qu'on a joué cette scène, la pièce s'est davantage centrée sur moi qu'elle ne l'aurait dû.
Alors je préfère... laisser le mensonge jouer à ma place, quitte à y laisser des plumes. Parce qu'outre cet incident, ils sont encore heureux, même si ça ne tient à plus grand chose.

Même si cela ne tient que grâce à ce foutu mensonge.

En dehors de tout ça... Je te dirais que tout va plutôt pas trop mal. Ma vie se construit chaque jour un peu plus, et s'articule autour de mes espoirs infondés, mais on s'en fout : parce que c'est ce qui nous rend vivants.

C'est ce qui me donne envie de vivre, à moi.

Tout ne se joue plus qu'à quelques mots, quelques non-dits. Il suffirait de trois d'entre-eux pour renverser la situation, redevenir "comme avant".

Pourtant, j'en ai pas le cran.

J'en ai peut-être plus envie ? Vivre aux dépends des autres, c'est accepter d'être important pour Eux. Et ça, c'est un concept qui m'écœure encore un peu.
Je refuse d'aller bien pour qu'ils puissent aller mieux.


Ça te semble altruiste ?

(Détrompe-toi : il n'y a rien de plus égoïste.)

Jeudi 15 avril 2010 à 3:34

Insouciance


" Qu'est-ce que tu veux ?
- Aller mieux. "

Je sais pas très bien par où commencer. Ça ne t'est jamais arrivé, de t'asseoir, de sortir ton stylo, le poser sur ta feuille, et que rien ne sorte ? C'est frustrant, pas vrai.. ?
C'est ce sentiment qui m'habite maintenant depuis plusieurs jours...

Je ne sais plus ce qui m'arrive.

Je me reconnais pas. Je fais des trucs qui me dépassent complètement, tout va trop vite. Beaucoup trop vite.
Je voudrais un peu plus de temps, un peu plus... d'aide. Je commence à réaliser que tout seul, je dérape trop facilement.
Je ne peux pas me passer des Autres, au risque de me retrouver encore là-bas.

" Ça voulait rien dire, ça me concernait pas...
- Et alors ? C'est qu'un prétexte, Na' : t'attends que ça, alors vas-y ! Fonce. "

Ça serait l'occasion ou jamais de retrouver celui que j'ai abandonné le jour où j'ai décroché pour la première fois. Ça serait l'occasion de ne plus avoir à mentir, l'occasion de me sentir vivant.

Pour de vrai.

J'ai ce monstre d'égoïsme qui vit en moi, que je ne sais faire taire. Lui qui hurle jour et nuit, à mes oreilles.
Lui qui me fait préférer le remord au regret, Lui qui m'éloigne des Autres.


Et moi, qui ne sait lui dire non. 

(Et moi, qui ne veut lui dire non.)

Samedi 10 avril 2010 à 5:09

Ma vérité


" T'es jamais sérieux, hein...
- Jamais. "

Je le suis déjà bien trop quand je suis seul, alors si je devais l'être quand je suis avec Eux... J'ai pas le temps pour ça. J'en ai pas l'envie, non plus. C'est ma distance, celle dont je te parle tout le temps.
Ne pas être sérieux, ne pas avoir à me confier, c'est... C'est ce ne plus avoir à m'ouvrir sur les autres.

M'attacher à Eux.

On est sortis, ce soir. Les voir, parce qu'on en avait envie. Parce que j'en avais besoin.
Une certaine gène qui s'installe, avec le Temps. L'illusoire sensation du mieux qui s'estompe avec Lui. J'en ai parlé à T', tu sais ? Pour la première fois j'ai su m'affranchir de cette barrière que j'avais bâtie entre Eux et moi, parce que...

Parce que j'ai plus personne.

C'est l'un des rares, si ce n'est le seul à tout savoir. Seulement, c'était sans la vérité. C'était sans savoir ce que moi je ressentais, sans savoir pourquoi moi j'agissais ainsi. Alors...
Alors je lui ai dit. Je lui ai dit que j'étais mal, que je me sentais mal. Je lui ai dit la vérité.

La mienne.

Je lui ai dit que... Que je pensais encore à l'Autre. Que c'était pas honnête envers L'. Que même si elle le savait, elle n'avait aucun droit de me laisser vivre avec ça, avec Elle.

Je lui ai dit que je l'aimais encore.

Je lui ai aussi dit ce que je devenais. Ce que je devenais vraiment : que ça n'allait pas. Je ne cherche pas à me faire plaindre, j'en avais encore jamais parlé à personne. Mais tout me lâche en ce moment. Mon cœur ne va plus, mes yeux ne vont plus.
Les phases de cécité ont lieu tous les matins au réveil. Quelques secondes qui peuvent s'étendre jusqu'à une trentaine, parfois.

Ma tête qui va exploser.

Tout va bien, tout va mieux. Ou plutôt... allait mieux.
Peut-être même que non, peut-être même que c'est faux. Que c'est juste ce que je voulais.

L'effet placebo.

Je sais pas ce que je vais faire. Tout de manière, rien ne changera jamais. Peu importe ce que je pourrais faire, la distance qui se dessine entre Elle et moi s'allonge bien plus vite que je ne pourrais la rattraper.
Elle a fait ses choix, moi les miens. Aujourd'hui, ce n'est plus une question d'alternatives, mais seulement de Temps.


Chacun son tour, hein ?

(Aujourd'hui, c'est juste le mien.)

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