Il est des discussions que nous ne pouvons éviter, des questions que nous ne pouvons éluder.
Soyons clairs, il y a des moments où l'on ne peut plus se défiler, et s'il n'est alors plus uniquement question d'être franc avec soi-même, il l'est de l'être avec ses proches.
Ainsi les voix montent d'un ton, le débit de paroles s'accelère, les sarcasmes apparaissent, c'est alors un degré de colère rarement atteint entre deux personnes qui semblaient étrangement liées l'une à l'autre qui apparaît.
De là les choses s'enveniment rapidement, on tente désespérement de blesser l'autre de telle façon à ce qu'il puisse comprendre ce que l'on endure sur le moment. Ce que l'on ignore c'est que cette autre personne en face de nous est elle même autant blessée que soi-même, parfois même plus encore.
On cherche à l'atteindre par tous les moyens à notre disposition, allant de ce que l'on pouvait ressentir, de nos doutes, de nos questions, de notre tristesse même, et parfois même on va jusqu'à inventer de quoi le heurter un peu plus encore et toujours.
A partir de là nous rentrons alors dans un cercle vicieux, chacun tentant vainement de faire souffrir un peu plus son interlocuteur, si nous pouvons encore l'appeler ainsi, au vu de la teneur des propos débattue dès lors il n'est alors peut-être plus question de seulement faire comprendre à l'autre notre douleur, mais peut-être de se soulager, d'expulser notre rage qui nous envahissait depuis bien trop longtemps.
Seule une seconde aurait déclenché cet affrontement.
Seule une minute aurait duré cet envenimement.
Seule une heure aurait permis ces regrets.
Seule une journée aurait réconcilié ces amis.
A moi,
C'est un regard de trop qui a provoqué cette engueulade.
C'est une dispute de trop qui nous a séparé il y a longtemps.
C'est une vie de trop où je m'en veux chaque jour.
C'est un ami de trop que m'a coûté cette connerie.
Suis-je réellement victime de tout ceci?
Non, je pense que j'en suis simplement un des deux acteurs. Un coupable, quoi.