Se remettre en cause. Craindre les réactions de ses proches. Se demander si un jour on sera capable de dire "je suis moi.". Attendre. Aller vers les autres. Se dire que c'est inutile. Merde à la fin. L'apercevoir de l'autre côté de la rue. Ignorer ses sentiments. Qui suis-je pour aller briser son monde construit de rêves et de bonheur. Faire demi-tour. Il est toujours là, même s'il n'en a pas l'air. Tu sais que tu peux compter sur lui mais t'oses pas. T'as simplement pas envie de lui foutre son moral en l'air comme le tiens. Tu lèves la tête. Tu sais qu'elle n'en a strictement rien à carrer, mais t'es quand même heureux de savoir qu'elle est là. Tu fais quelques pas en avant. Impassible ne signifie pas insensible. Tu les écoutes, un à un. Tu es compréhensif, tu essaies de les aider tant bien que mal. Et tu te rends compte que t'es pas doué pour ça. Alors tu te trouves un coin, et tu t'y réfugies. La tête dans les bras, le vent qui souffle dans tes cheveux. Tu penses, encore, encore & encore. Tu finis par ne faire que ça. Tu t'évades dans ton monde, tout en sachant que cela ne fera que renforcer la peine une fois que tu rouvriras les yeux. Malgré cela tu te relèves. T'as pas le choix. Et tu suis le chemin sous tes pieds. Tu te demandes où ça va te mener, tout en sachant pertinemment que quelque part tu t'en fiches. Tu abandonnes peu à peu ton désir de contrôler ta propre vie, et tu finis par laisser les autres décider pour toi. Avec ça tu t'enfonces peu à peu. Si seulement tu avais pu anticiper sa réaction. Tu regrettes. Voilà déjà des années que ça s'est passé. Tu le sais très bien, tu ne pouvais rien y faire. Mais comme à ton habitude tu culpabilises. C'était pas ta faute. Maintenant tu te laisses couler, tu adoptes un comportement qui n'a jamais été le tiens afin de paraître moins sensible, moins fragile. Mais c'est pas toi. Tu te demandes quand tu pourras t'affirmer, clamer haut et fort que tu es toi.
Que tu es toi.
Mais tu ne l'es pas.