" See'ya.
- Tu lui as rien dit ? "
Une clope au bout du monde, avec Eux. Des étoiles, comme s'il en pleuvait.
S' et Lui m'ont avoué avoir cru que j'allais rester là, sans bouger, et je dois admettre que... Que j'en savais rien, encore. Puis la colère a fini par prendre le pas sur la tristesse au bout de quelques heures, juste avant que les larmes ne viennent se joindre à la mélodie de mes injures.
C'était la première fois que j'explosais depuis je suis rentré.
J'ai enfin accepté que je n'y pouvais plus rien, que la vie continuerait sans moi si je ne prenais pas la peine d'y remonter.
Ce ne sont peut-être ici que des mots, mais le cœur y est. J'ai pris conscience que ce qui me tenait debout, hier encore, n'étaient que tissus de mensonges. N'étaient que des mots, vides de sens, tandis que les miens s'envolaient je ne saurais trop dire où.
" L' m'a téléphoné. Faudrait que tu rentres, ou au moins que tu lui répondes.
- J'viens juste de descendre de mon nuage, laisse-moi le temps d'y remonter. "
Si je me laissais le choix, je choisirais de pouvoir à nouveau voler. Mais je me le refuse, tant que je serai capable de feindre mes émotions, mes sentiments.
Je refuse de vivre ses choix à Elle, de me laisser le moindre doute, à moi, ou de l'imposer aux Autres.
C'est l'histoire d'une coccinelle.
Je ne lui ai jamais dit, tu sais ? Je n'oserai jamais, plus maintenant.
Depuis ce jour, mes choix se font vis-à-vis de ce qu'il s'y est passé : si le cœur... si mon cœur à moi est incapable de me suivre, alors je me refuse de l'écouter.
Je m'en veux, je m'en suis toujours voulu. C'est ce qui me tue, me rend si "compliqué", comme ils disent. Je n'ai jamais eu le cran d'y retourner, d'aller la voir, m'excuser. J'essaie de passer par dessus, en faisant "semblant", comme s'il ne s'était jamais rien passé.
Je me mens,
(Pour ne plus mentir aux Autres.)